L'ex-Terre des Aghlabides, qui abritait selon le recensement de 2004, 117 903 habitants, est le cœur de la culture musulmane et enchante ses visiteurs par une atmosphère à la fois authentique, pieuse et ouverte aux autres.
Unique en son genre au Maghreb, Kairouan, quatrième ville sainte de l'islam dont le nom signifie étymologiquement « campement », livre un passage historique indélébile du patrimoine musulman.
Fondée par Oqba Ibn Nafaa en 670 pour servir de poste avancé lors de la conquête musulmane de l'Afrique du Nord. Cette ville ancrée dans l'histoire musulmane rappelle les épopées des majestueux leaders musulmans et révèle le rayonnement arabe et mondial de cette région splendide par son histoire et par son peuple.
Kairouan, influente et dominatrice sous le règne des Aghlabides, emporte ses habitants et visiteurs dans un voyage de rêve au cœur de sa médina fastueuse tant par sa technique architecturale que par son rayonnement civilisationnel.
- Le tapis et l'artisanat :
Là où les couleurs de la vie résident et où les vestiges de diverses époques enchantent, le visiteur s'y sentira apaisé, émerveillé et en paix.
Même si à première vue cette cité paraît presque endormie et calme, dès que l'ont aperçoit ses souks avec ses multiples étalages, on se rend alors compte de la richesse commerciale kairouanaise, qui n'a rien à envier par l'ampleur de ses activités commerciales florissantes, aux autres villes tunisiennes.
Entre les foules denses d'acheteurs et de vendeurs qui sèment la vie et le bouillonnement dans une région attachée à son identité traditionnelle, devant les façades des boutiques coiffées par les tapis aux couleurs et aux formes géométriques affriolantes, les touristes sont souvent étonnés par la magnanimité, la gentillesse et la serviabilité des vendeurs.
Les Tapis en laine de Kairouan sont la marque de fabrique de la région et prédominent dans les souks. Des tapis dont l'histoire remonte à l'ère de l'émirat aghlabide de Kairouan (800-909).
A proximité, prévalent les odeurs irrésistibles des pâtisseries délectables dont l'incontournable makroudh.
- Monuments et spiritualité :
En circulant entre les routes sinueuses de la ville, on constatera l'aspect religieux de cet endroit, plus ancien lieu de pèlerinage du pays.
Kairouan continue d'ailleurs d'attirer les pratiquants dans ses sanctuaires, tels la Grande mosquée, fondée au IXe siècle et le mausolée de Sidi Sahbi, bâti au XVe siècle.
La Grande mosquée qui témoigne des aventures de son fondateur Oqba Ibn Nafaa est le plus ancien et le plus prestigieux monument islamique de Tunisie et du Maghreb.
Ce chef-d'œuvre de l'architecture universelle a servi de modèle à plusieurs mosquées maghrébines en particulier pour ce qui concerne les motifs décoratifs. Elle possède un minaret haut de 35 mètres.
Depuis son minaret fascinant, on jouit d'une vue imprenable ouvrant sur la Mosquée du Barbier.
Le mausolée de Sidi Sahbi, est en fait une zaouïa communément appelée « mosquée du Barbier ». Le bey mouradite Hammouda Pacha a construit le mausolée, la coupole et la cour et le bey Mohamed Mourad construit le minaret et la médersa. On y trouve en effet la sépulture d'Abou Zammat al-Belaoui qui aurait conservé quelques poils de la barbe du prophète Mahomet dont il est l'un des compagnons.
Les faïences et les panneaux de stuc qu'on y trouve forment des décorations remarquables.
Kairouan, capitale spirituelle de l'islam au Maghreb, qui associe une allure moderne et un précieux héritage monumental incite à découvrir le Bassin des Aghlabides, le plus célèbre des 15 bassins construits pour alimenter la ville en eau sous la gouvernanace d'Obeid Allah Ibn El Habhab.
Le grand bassin est un polygone de 64 côtés mesurant 129,67 mètres de diamètre intérieur et d'une capacité de 57 764 m³.
Il sert parfois comme bassin de plaisance et de divertissement notamment sous Ziadet-Allah II. Le petit bassin est un polygone simple de 17 côtés faisant 37,40 mètres de diamètre intérieur et d'une capacité de 4 119 m³.
Les eaux de débordement de l'oued Mergellil étaient recueillies dans le plus petit bassin où elles décantaient avant de transiter par le grand bassin pour alimenter en partie la ville.